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MADAME DE LA ROSERAYE, reprenant la lecture de la lettre

« S’il est vrai que vous apparteniez à une famille royale, » comme on le dit dans le quartier, vous devriez vous adresser à elle sans faux orgueil. L’orgueil véritable consiste à faire face à ses engagements, dont le premier a été toujours de payer son terme… J’ai l’honneur de vous saluer… » Pinson, entrepreneur de maçonnerie et propriétaire. »

LE BARON

Gardez cette lettre, chère madame, pour la montrer— à mademoiselle Hélène qui la lira avec plaisir. Vous aurez remarqué le passage où ma nièce m’offre si gracieusement une habitation chez elle. Que voulez-vous ? Je suis bien où je suis ; j’ai mes petites habitudes et je me trouve trop vieux pour me déplacer.

MADAME DE LA ROSERAYE

Vous savez mieux que moi, monsieur le baron, ce que vous avez à faire ; il me semble pourtant qu’en vous retirant auprès de votre parente, vous trouveriez des affections et des soins qui doivent vous manquer quelquefois.

LE BARON

Indépendant j’ai vécu, indépendant je mourrai ; et à ce propos, je m’étonne un peu de l’empressement que vous paraissez mettre vous-même à aliéner votre liberté et celle de votre grande fille. Vous