Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/270

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Quand je vous regardais malmener un camarade relativement à son indolence, et d’autres fois pour une goutte de trop, ces manières-là ne me plaisaient que bien juste, vous ne m’alliez pas, quoi 1 Je me disais : il est sévère le nouveau patron, faudra voir. C’est tout vu au jour d’aujourd’hui. Quand on est brutal à soi-même et qu’on fait la besogne de quarante-cinq chevaux, ah l dame ! on n’aime pas les propre à rien et les bambocheurs, &a parle de soi. Pareillement je ne conseillerais pas à un efféminé de se mesurer avec vous qui resteriez de sang-froid devant une bouche de canon. Je crois bien que sans vous, patron, la fabrique, les ouvriers et tout le tremblement, nous aurions fait une jolie pirouette en l’air, cré nom ! C’est à seule fin de vous dire, m’sieu Pauper, que je n’étais qu’un âne et qu’un imbécile, mais que si vous vouliez me souffrir une bonne poignée de main qui effacerait tout, ça ne vous coûterait pas grand’chose et je reprendrais mon importance vis-à-vis de moi même.

MICHEL

Vous êtes un bon ouvrier, Lapointe, et un mauvais coucheur.

UN APPRENTI

Le patron a dit le mot. Quel mauvais coucheur ça fait, ce Lapointe !

L’OUVRIER

Allons, galopin, dans les rangs !

(Entrée des femmes du peuple.)

{{Personnage|UNE