Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/274

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LE COMTE

,

au baron.

Qu’avez-vous donc ?

LE BARON

Ne le voyez-vous pas ? Je suis ravi de tout ce que je viens

d’entendre, émerveillé de tant de sagesse et de fraternité. Ici se trouvent des travailleurs paisibles, sensés, reconnaissants ; ils ont pour cher un homme sorti de leurs rangs qui les secourt par ses œuvres et les honore par ses lumières. Quel exemple et quel progrès ! Le peuple, après mille siècles d’esclavage…

LE COMTE

,

l’arrêtant.

Ménagez-moi, monsieur le baron, après une heure de démocratie. Que de morgue ont ces précepteurs de faubourg ! J’aime mieux la colère des femmes, elle est plus sincère et plus amusante.

LE BARON

Tant pis pour vous, si vous avez pu rire des paroles de mademoiselle de la Roseraye ; leur violence était légitime ; elle n’a pas un mot à rétracter. Les reproches.qui vous ont été faits ne partaient pas moins d’un cœur blessé que d’un esprit honnête.

LE COMTE

Oui, oui, je l’ai bien remarqué comme vous ; cette jeune fille a véritablement de fort bons principes, un fond très-réel d’innocence et de moralité.

LE BARON