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Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/155

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MADAME VIGNERON Je ne pense pas comme toi, mon enfant. M. Bourdon ! M. Bourdon ! Il y a une question d’abord que M. Bourdon devait me faire et il ne paraît pas y avoir songé. Ensuite, j’ai remarqué beaucoup d’obscurité dans ses paroles. Qu’est-ce que c’est que cette phrase que je me rappelle : Catilina est aux portes de Rome ? (À Marie.) As-tu compris ce qu’il a voulu dire ? MARIE Oui, j’ai compris. MADAME VIGNERON Tu as compris ? C’est bien vrai ? N’en parlons plus, vous êtes plus savantes que moi. Mais M. Bourdon aurait pu me parler de Catilina tout à son aise et me demander si nous avions besoin d’argent. Regardez-moi mes enfants. S’il faut vendre les terrains, on les vendra. Ce qui sera perdu, sera perdu. Mais écoutez bien votre mère ; ce qu’elle dit une fois est dit pour toujours. Moi, vivante, on ne touchera pas à la fabrique ! MARIE Tu te trompes, maman. MADAME VIGNERON Moi, vivante, on ne touchera pas à la fabrique !