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Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/193

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BOURDON Et de son côté Mlle Marie est-elle sensible aux sympathies que M. Teissier lui témoigne ? MADAME VIGNERON À quoi pensez-vous donc, monsieur Bourdon ? Vous ne comptez pas les marier ensemble ? BOURDON Attendez, madame. Teissier serait disposé à épouser cette jeune fille qu’elle ne ferait pas une mauvaise affaire en acceptant ; mais je pensais à autre chose. Teissier n’est plus jeune, vous le savez ; le voilà d’un âge aujourd’hui où la plus petite maladie peut devenir mortelle ; si cette affection toute subite qu’il éprouve pour votre enfant, devait l’amener plus tard à prendre quelques dispositions en sa faveur, vous gagneriez peut-être à ne pas irriter un vieillard pour rester dans les meilleurs termes avec lui.

MADAME VIGNERON Nous n’attendons rien de M. Teissier. Qu’il vive le plus longtemps possible et qu’il fasse de sa fortune ce qu’il voudra. Mais cette fabrique qu’il a résolu de vendre nous appartient comme à lui, plus qu’à lui même. Il abuse du droit que lui donne la loi, en disposant à sa convenance de l’œuvre de mon mari et de la propriété de mes enfants.