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Page:Becquerel - Exposé élémentaire de la théorie d’Einstein et de sa généralisation.djvu/128

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RELATIVITÉ GÉNÉRALISÉE ET GRAVITATION

stationnaire (l’observateur ne perçoit pas le temps propre de cette zone, parce que ce temps et le sien sont orthogonaux) (note 15).

Mais ceci n’est qu’un point de vue relatif à l’observateur et ne signifie pas que le cours du temps soit arrêté dans cette zone ; si l’observateur s’y transportait, il trouverait que la Nature y est aussi active que partout ailleurs, et c’est son ancienne demeure qui lui paraîtrait immobilisée dans un repos éternel.

La lumière elle-même demanderait un temps infini pour parvenir à la zone du temps stationnaire ; alors, plus de fantômes d’étoiles, car il y a la barrière du temps ; pour l’observateur, jamais un mobile, jamais un rayon de lumière ne franchiront cette barrière. Et pourtant, si l’observateur pouvait mesurer la vitesse d’un mobile à mesure qu’il s’éloigne, il trouverait que cette vitesse (et à fortiori celle de la lumière) croît indéfiniment ! Ce serait, pour l’homme auquel il manque une dimension pour percevoir directement la courbure, l’illusion complète d’un Univers infini dans l’espace comme il est infini dans le temps.

On se demande si les déplacements des raies spectrales des nébuleuses spirales (mondes extrêmement lointains), déplacements qui ont presque toujours lieu vers le rouge, ne seraient pas la manifestation du ralentissement apparent du temps, c’est-à-dire de la courbure du temps qui pourrait se manifester sur de si grandes distances.


L’accélération et la rotation. — Nous avons déjà insisté sur le fait que toute accélération semble posséder un caractère absolu. L’explication est la suivante : les lignes d’Univers naturelles, ou géodésiques, ont une signi-