Page:Bedier - La Chanson de Roland.djvu/25

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les périls du style marotique, dont le moindre est d’accumuler les disparates. Pour répondre à l’effort du poète par un effort qui ressemblât au sien, J’ai évité dans ma traduction les mots récents, comme il évitait les mots bas. Exception faite, il va sans dire, pour les termes techniques qui désignent des choses d’autrefois, armes, vêtements, monnaies, coutumes, etc., J’ai essayé de n’employer que des mots et des tours bien vivants encore, mais qui, persistant tous dans notre usage, pussent tous se prévaloir de très anciens titres, plus anciens que la Renaissance. Une telle gageure méritait d’être tentée ; mais elle était difficile à soutenir, et, je ne le sais que trop, j’ai maintes fois gauchi.

J. B._____