Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/112

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veille : cherchez où sont les perdrix de l’an passé, vous nous trouverez peut-être sous leurs ailes.

— Eh bien ! à la bonne heure ! c’est convenu, dit Haley alarmé, vous me rattraperez le garçon pour ma peine. Nous avons fait nombre d’affaires ensemble, Tom ; vous avez toujours joué franc jeu avec moi, et je sais que vous êtes homme de parole.

— Ah ! vous le savez ? — Je ne donne pas dans toutes vos momeries, moi ; — mais je suis recta dans mes comptes, fût-ce avec le diable lui-même. Ce que je dis, je le fais, et le ferai, — vous savez ça, Daniel Haley !

— Ainsi dit, ainsi fait. Tom, vous promettez de déposer l’enfant, sous huit jours, à l’endroit que vous désignerez vous-même, et je me tiens pour content.

— Oui-dà ! mais pas moi, et vous êtes loin de compte. Ce n’est pas pour rien que j’ai fait si longtemps les affaires avec vous, Haley, là-bas, à Natchez. J’ai appris a ne pas lâcher l’anguille quand je la tiens ; vous m’allez débourser tout de suite, sur table, cinquante dollars, ou pas d’enfant.

— Comment ! quand vous avez sous la main une magnifique affaire qui vous rapporte clair et net de mille à seize cents dollars ! Ah ! Tom ! vous n’êtes pas raisonnable.

— Vraiment ! et n’avons-nous pas plus de cinq semaines d’ouvrage inscrit sur nos livres ? plus que nous n’en pourrons faire. Supposez que nous plantions tout là pour battre les buissons après votre bambin, et qu’en résultat nous n’attrapions ni l’enfant ni la mère ! — C’est toujours le diable à rattraper que ces filles. — Nous voilà bien lotis ! — Nous payeriez-vous un sou d’indemnité ?

— Il me semble que je vous y vois, hem ! — Non, non, étalez-moi là-dessus vos cinquante dollars. Si le gibier est à nous et qu’il réponde, l’argent sera rendu ; sinon c’est pour nos peines. Est-ce jouer franc jeu ? hé ! Marks ?

— Certainement, certainement, dit ce dernier d’un ton conciliant : simple garantie d’honoraires, c’est tout.