Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

matin, toi dire vouloir prendre Lizie pour massa, bien sûr ; — tes deux parlers ne pendent pas pareils !

— Écoute, petit, repartit Sam avec une étourdissante supériorité, toi pas causer quand toi pas savoir, vois-tu ? — Enfants comme toi, Andy, pleins de bons vouloirs, bons garçons ! mais eux pas pouvoir entrer dans la collision du principe des choses. »

Andy parut écrasé, surtout par le mot imposant de collision, qui fit ouvrir de grands yeux aux jeunes membres de l’assemblée, et leur parut un argument sans réplique.

« C’est par conscience pure, Andy, que moi vouloir attraper Lizie : croire maître aussi sur sa piste ; mais, quand voir maîtresse toute au rebours, conscience plus forte alors du côté de maîtresse : tout simple, être le meilleur côté ! vous, voir moi toujours pressister dans mon opinion ; toujours tenir ferme pour conscience et principes. — Avant tout les principes ! s’écria Sam, tiraillant avec enthousiasme de ses dents blanches un cou de poulet ; — et à quoi bon principes sans pressistance ? moi le demander, à quoi bon ? — Tiens, Andy, toi nettoyer cet os ; encore bonne viande après. »

L’auditoire de Sam demeurant bouche béante, il ne pouvait mieux faire que de continuer.

« Vous pas comprendre, peut-être, amis et frères nèg’s, poursuivit Sam, s’enfonçant dans les profondeurs abstraites de son thème, vous pas comprendre quoi que c’est que pressistance ? chose pas toujours claire à chacun de nous aut’s. Tenez, quand un quelqu’un veut aujourd’hui une chose, et demain le contraire de cette chose, les gens diront pas pressistant. Être naturel eux le dire.

— Passe-moi ce morceau de gâteau, Andy. — Mais voyons un brin au fin fond de l’affaire. — J’espère les gentilshommes et le beau sexe vouloir bien excuser moi faire une comparaison. Moi, Sam, vouloir grimer par là-haut sur une meule de foin ; eh bien, moi, Sam,