Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/285

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— Oui, reprit la vieille, qui avait passé tout le temps du combat à geindre et à marmotter des prières méthodistes. C’est tout de même un terrible passage pour l’âme de la pauvre créature !

— Sur ma parole, je crois qu’ils le plantent-là ! » dit Phinéas.

C’était la vérité. Après quelques pourparlers, quelque apparence d’hésitation, tous remontèrent à cheval et partirent. Dès qu’ils furent hors de vue, Phinéas se remit en mouvement.

« Il nous faut descendre et faire un bout de chemin, dit-il. J’ai recommandé à Michel d’aller en avant chercher de l’aide et de revenir avec le chariot, mais nous ferons bien d’aller à sa rencontre. Fasse le Seigneur qu’il ne tarde pas trop ! Il est de bonne heure ; et de quelque temps encore il n’y aura pas grand piétons sur la route ; nous ne sommes pas à plus de deux milles de notre halte. Si le chemin n’avait pas été si mauvais cette nuit, nous les aurions certainement dépassés. »

Comme ils approchaient des palissades, ils découvrirent à distance sur la route, le chariot, escorté de cavaliers.

« Voilà Michel, Étienne et Amariah ! s’écria joyeusement Phinéas. À présent, nous pouvons nous croire aussi en sûreté que si nous étions déjà là-bas.

— Alors, arrêtons-nous un peu, dit Éliza, et faisons quelque chose pour ce pauvre homme. Il gémit à faire pitié !

— Ce n’est qu’agir en chrétiens, dit Georges. Relevons-le et emmenons-le avec nous.

— Pour le donner à soigner aux quakers ? dit Phinéas. C’est là ce qui serait joli ! ma foi, pour mon compte, je ne m’y oppose pas. Voyons un peu où il en est ? » et Phinéas qui, dans le cours de sa vie de pionnier et de chasseur, avait acquis quelque expérience de chirurgie pratique, s’agenouilla près du blessé et l’examina attentivement.