Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/309

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« Oh Tom ! vous voilà ! je suis bien aise de vous avoir trouvé ! papa veut que vous atteliez tout de suite les poneys, pour me mener promener dans ma petite voiture neuve, dit-elle. Mais qu’y a-t-il, Tom ? vous avez l’air si grave !

— Je ne suis pas à mon aise, miss Éva, dit Tom ; je vais tout de même atteler les chevaux.

— Dites-moi, Tom, qu’y a-t-il ? je vous ai vu causer longtemps avec cette vieille grognon de Prue. »

Tom conta l’histoire de la femme à Éva, en son langage simple et naïf.

Elle ne se récria pas, ne s’étonna pas, ne pleura point, comme l’eussent fait d’autres enfants. Ses joues devinrent pâles, et une ombre profonde voila l’éclat de ses yeux. Elle appuya ses deux mains sur sa poitrine, et soupira péniblement.

CHAPITRE XX

Suite des expériences et opinions de miss Ophélia.


« Tom, il est inutile de mettre les chevaux, je ne sortirai pas.

— Pourquoi, miss Éva ?

— Ces choses m’entrent dans le cœur, Tom, dit Éva ; elles m’y entrent si avant ! répéta-t-elle d’un air grave ; non, je ne sortirai pas. » Et laissant Tom, elle rentra dans la maison.

Peu de jours après, une autre femme vint à la place de Prue apporter des biscottes. Miss Ophélia était à la cuisine.

« Eh Seigneur ! s’écria Dinah, qu’est-ce que Prue a donc attrapé ?

— Prue ne reviendra plus, dit mystérieusement la femme.