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Page:Bellanger - Études historiques et philologiques sur la rime française, 1876.djvu/313

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CHAPITRE III


LITERÆ QUIESCENTES. — LETTRES
QUIESCENTES OU DORMANTES

Meigret et les autres réformateurs de l’orthographe, au XVIe siècle, ont eu beau faire, il est resté dans notre vieille langue beaucoup de ces consonnes oiseuses qui « estonnent les liseurs comme un épouvantai de chenevière effraye les oisillons. » (Meigret.) C’est pourquoi, dans notre vieille poésie, beaucoup de rimes nous semblent fausses. On né peut les trouver justes si l’on ne connaît les lettres inutiles, lettres quiescentes (Lamy) ou dormantes (Livet) dont il faut débarrasser la prononciation. Les règles de Palsgrave nous ont appris les consonnes finales qu’on ne doit pas prononcer ; elles se taisent sur les voyelles, dormantes et sur les consonnes suivies de Te muet final. Nous allons ajouter quelques règles à celles de Palsgrave.

I quiescens, I dormant. — L’i semble avoir été particulièrement agréable aux scribes qui ne l’ont pas assez ménagé, si nous en croyons nos idées modernes