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mort. Nous partons par un temps magnifique et nous arrivons, après une heure de route, au petit village qui donne son nom au lac. Le bateau qui nous emporte est encore plus beau que celui de Constance. À cause du soleil, une tente est déployée sur le pont où l’on nous sert du lait et des gâteaux. Les côtes sont charmantes, toutes parsemées de villas et de châteaux. Le bateau louvoie d’une rive à l’autre et bientôt nous rapproche de ce que nous sommes venus voir. Il y a d’abord une forêt à l’extrémité de laquelle se dresse un pavillon semblable à une forteresse, et d’où le roi partit pour mourir. Puis, au bord du lac, au milieu des sapins dont le pied baigne dans les vagues, une petite chapelle en construction. C’est là que s’est passé le drame dont ces eaux gardent le secret. Ces arbres ont entendu le dernier soupir de celui dont un des plus grands génies du siècle avait dit après une première rencontre : « Il est si grand, si beau et si bon qu’il ne me semble né que pour mourir »