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L’ÉCHÉANCE DU CURÉ MARTIN

tembre l’ont marquée du sceau indélébile !… Nous avons visité ce fatal séjour, alors que l’on y célébrait le centenaire de ses martyrs… Nous avons vu ces souterrains humides, ces cachots où restaient l’empreinte d’épées sanglantes, et à côté, — comme un sourire au milieu de tant d’horreur, — les noms de Joséphine de Beauharnais et de Madame de Custine, gravés sur le mur, par les deux prisonnières, avec une pointe de fer. Nous avons parcouru les corridors, qu’ils suivirent pour aller au supplice, la salle où eut lieu un simulacre de Jugement, le perron tragique, ombragé d’un saule avec la funèbre inscription : Hic ceciderunt, c’est ici qu’ils tombèrent !… et l’ossuaire au fond du jardin…

Par quel miracle Monsieur Martin échappa-t-il à la tuerie du 2 septembre 1792 ? Nous l’ignorons. Ce qui est sûr, — et rapporté par des contemporains —, c’est qu’à certains moments une main tutélaire s’étendit sur la prison des Carmes : des feuilles y furent arrachées aux registres d’écrou, et, chose inouïe, l’on en sortait !… L’auteur de la