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LES VENDANGES DE LA GALINIÈRE

rent leurs ailes et redescendirent vers ce monde de misère — où il y en aura jusqu’à la fin du monde, qui hélas, n’auront pas de vin ! — Ils volèrent sans s’arrêter sur la ville, puis ils remontèrent légèrement la vallée de l’Orb, et s’arrêtèrent au pied d’une de ces collines, qui prolongent le promontoire sur lequel s’élève Béziers.

Là, sous les platanes, au milieu des vignes, était blottie une ferme de si bonne mine, qu’elle faisait plaisir à voir !… Son nom, évocateur de la gent emplumée et du cri national de chanteclair, était : la Galinière, et si vous eussiez demandé ce qui avait fixé sur elle le choix de Celui qui remplit un soir les urnes des fiancés de Cana, l’on vous eût répondu qu’elle était arrosée par les sueurs d’un Saint et sanctifiée par le prix de ses œuvres…

Ce Bienheureux, tous les Biterrois le connaissent, son histoire est leur histoire, il n’en est pas de plus belle dans la Légende dorée…

Andieu était le fils d’un laboureur, tout enfant il embrassa le métier de son père. Il vivait, culti-