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LES VENDANGES DE LA GALINIÈRE

la Terre Promise. Elles pendaient nacrées et lourdes au bout des ceps rajeunis…

Et ce fut alors un tableau ravissant :

Sous le velours de la nuit de Juillet, éclairés par un mince croissant de lune, les beaux Anges s’empressaient. Les uns cueillaient les pampres mûrs et les plaçaient dans les corbeilles, d’autres exprimaient, dans leurs mains blanches, le suc des grappes alourdies, ceux-ci le versaient dans des urnes, et comme au fond de la vigne, s’élevait une longue treille, ils récoltèrent en volant les raisins d’or suspendus…

À l’aube, la vendange était terminée à la Galinière, et après avoir béni Andieu, les Anges s’envolèrent vers la ville, en emportant le céleste butin…

Et au matin, sur tous les autels, les calices se remplirent, et les prêtres du Seigneur élevèrent à nouveau dans leurs mains le Signe de l’Alliance, le Sang divin, le Prix du Salut !…