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LES VENDANGES DE LA GALINIÈRE

sourire. Et comme l’homme furieux, redoublait ses injures et ses menaces :

— Suivez-moi, Maître, dit-il.

Il le conduisit dans un petit cellier qui donnait asile à une chèvre et à quelques poules, et lui désigna un objet, posé dans un coin, sur une cage renversée.

C’était un « barralet », objet charmant, jadis le compagnon de tous les ouvriers de la terre, et que l’on ne verra plus bientôt que dans les vitrines de quelque musée régional !… Que l’on se représente un tonnelet pas plus grand que celui de feu les cantinières ; quatre bandes de fer l’encerclent, une poignée du même, sert à le transporter, son flanc est percé d’une bonde, et pour y boire on y adapte un petit bec de roseau.

Le Maître regardait, il regardait sans comprendre, croyant à une mystification.

— Misérable, recommençait-il…

Andieu souleva le barralet.

Buvez, Maître, dit-il, et il approcha le tonnelet de ses lèvres.