Et le vante auoir le droit
En ce bailer, d’héritage.
Car autre chofe en partage
De Ion Adon ne receut.
Apres que mort l’apperceut,
Sinon de foigneufe prendre
Au bord de l’a léure tendre
Le baifer qui palliffoit
Sur l’amant qui finilToit.
Et d’iii qu’eir le milt en garde
Sur la bouchette mignarde
De ma Dame, mais mon Dieu
Elle a remis en fon lieu,
Et l’a derobbé à celle
Qui la rendoit immortelle,
A celle qui l’aimoit mieux
Que le rayon de fes yeux.
Et c’elt pourquoy ma mignonne
La faueur plus ne me donne
De fes bai fers amoureux,
Trempez d’appas doucereux :
Car la bouche pillereffe.
Et l’audace larronnefTe
De Cytherce a repris
Le baifer qui m’auoit pris.
Adieu donc léure groflette,
Adieu rofe, adieu perlette.
Adieu des plus riches Heurs
Et la grâce & les odeurs :
Adieu branche coraline,
Adieu bouchette orpheline
Du baifer, qui de fon beau
Faifoit briller le Hambeau
D’Amour, entre la clofture
De cefte riche ouuerture.
Page:Belleau - Œuvres complètes, t. 1, éd. Gouverneur, 1867.djvu/244
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée
180
DE LA PERTE D’VN BAISER.