Page:Bellerive - Brèves apologies de nos auteurs féminins, 1920.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
Mme Dandurand

chuchotent je ne sais quelles ressouvenances qu’on écoute le cœur attendri, et quelquefois avec une larme tremblante au bout des cils. »

Mme  Dandurand a eu aussi comme son père le goût de la comédie, et en ce genre elle a aussi obtenu de beaux succès. Elle a composé quatre jolies saynètes, intitulées : Rancune, La Carte postale, Ce que pensent les Fleurs et Victimes de l’idéal.

La première fut applaudie, à Québec, le 22 février 1888 ; les deux suivantes ont aussi reçu des ovations à Québec, à St-Hyacinthe, à St-Jean et à la Kermesse de Montréal, en 1895, puis la dernière, mais non la moindre — étant écrite en vers — a été jouée dans les salons du Sénat le 6 avril 1907. Dans cette dernière pièce, Mme  Dandurand déplore la tendance à oublier les belles manières d’autrefois.

En faisant disparaître le Coin du Feu, Mme  Dandurand n’éteignit pas la flamme qui en faisait le charme. Elle ne fit que la transporter à d’autres foyers d’action féminine et sociale, entre autres à la section féminine de l’Association nationale St-Jean-Baptiste de Montréal, dont elle fut l’une des fondatrices, vers 1902, et à la Fédération nationale St-Jean-Baptiste, dont elle fut aussi l’une des fondatrices, en 1905, et aussi au Journal de Françoise. C’est dans ces foyers de bienfaisance sociale qu’elle continua à réchauffer l’âme de ses concitoyennes par sa parole convaincante et par ses articles de journaux.