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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/273

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Christophe Colomb disparut de ce monde presque aussi obscurément qu’il y était entré ; la cause en fut principalement dans l’immense révolution qu’il y avait faite. Telle était l’impulsion donnée par lui aux voyages de découvertes, qu’en moins de quarante-cinq ans, les côtes des deux Amériques étaient en grande partie relevées, tandis qu’à l’intérieur de vastes empires étaient conquis. On comprend qu’au milieu d’un tel mouvement, le bruit de la mort de Colomb ait été couvert, dans l’ancien et le nouveau monde, par celui qu’y faisaient sa vie et son œuvre. Sept années s’étaient écoulées, que les poètes chantaient encore le grand révélateur comme un homme vivant ; beaucoup, même en Espagne, ne furent informés de sa mort qu’après ce laps de temps, et grâce seulement aux splendides mais tardives obsèques qui lui furent faites par le roi Ferdinand.

Inhumé premièrement dans le couvent des Franciscains de Valladolid, le corps de Christophe Colomb fut transporté à Séville, et, après un pompeux office, confié à la Chartreuse de Sainte-Marie des Grottes, où il demeura jusqu’en 1536. Réclamé à cette époque par la capitale de Saint-Domingue, il fut déposé dans la cathédrale de cette ville et y resta jusqu’en 1795, année où l’Espagne, dépossédée de Saint-Domingue par la France, emporta à Cuba ces précieux restes.