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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/28

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quérir Naples contre la maison d’Aragon, au profit de Jean de Calabre allié de leur république : « Il m’arriva, écrit Colomb, d’être envoyé à Tunis par le roi Reinier (René), que Dieu a rappelé à lui, pour capturer la galère la Fernandina ; et lorsque j’arrivai à la hauteur de l’île San Pietro, en Sardaigne, j’appris qu’il s’y trouvait deux vaisseaux et une caraque avec la galère, ce qui troubla tellement les gens de mon équipage, qu’ils prétendaient ne pas aller plus loin, mais retourner à Marseille pour chercher un autre vaisseau et prendre de nouvelles troupes. Comme je n’avais aucun moyen de les contraindre, je fis semblant de me rendre à leurs désirs ; je changeai le point du compas et déployai toutes les voiles. C’était le soir ; et le lendemain matin nous étions à la hauteur de Carthagène, tandis que tous étaient persuadés que nous faisions route pour Marseille. »

On ignore en quelle année Christophe Colomb franchit pour la première fois le détroit de Gibraltar, mais on tient de lui-même qu’avant son premier voyage de découverte, il avait vu le nord de l’Europe, l’Angleterre, et qu’il était allé plusieurs fois de Lisbonne à la côte de Guinée.

Dans ses Prophéties (Profecias) il écrit : « Dès l’âge le plus tendre j’allai en mer, et j’ai continué de naviguer jusqu’à ce jour. Quiconque se livre à la pratique de cet art désire savoir les secrets de la nature d’ici-bas. Voilà déjà plus de quarante ans que je m’en occupe. Tout ce qu’on a navigué jusqu’ici je l’ai navigué aussi. »

La plus importante de ces courses, par l’étendue de mer qu’elle embrasse, c’est celle qu’il poussa jusqu’en Islande. Nous la