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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/33

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En tête de ce précieux monument, le patron de Christophe Colomb est figuré, conformément à sa légende, portant l’enfant Jésus sur ses épaules, et lui faisant passer les eaux.

Un savant écrivain, auquel sont éminemment redevables l’histoire et la littérature du Portugal, de l’Espagne et du nouveau monde, M. Ferdinand Denis, incline à penser que l’artiste géographe a donné au saint les traits de l’illustre navigateur. Cette présomption, qui paraît au moins vraisemblable, ajoute à l’image en question un intérêt d’autant plus vif, qu’aucun autre des portraits de Colomb n’est absolument authentique. De plus, ces portraits se ressemblent si mal entre eux, que notre illustrateur, en cherchant à les concilier dans le sien, a dû principalement s’en tenir aux indications fournies par Oviedo, Gomara, Las Casas, et surtout Ferdinand Colomb.

Le premier dit formellement que « Colomb était un homme de belle taille, fort de membres, à visage allongé, frais et même rougeâtre de teint, rempli de taches de rousseur. »

De divers passages des deux autres, il ressort que, conformément à ce qui précède, l’amiral était grand, bien fait, robuste et d’un maintien noble et élevé ; il avait le visage long, ni plein, ni maigre ; le teint vif, même un peu rouge, et quelques taches de rousseur. Son nez était aquilin ; il avait les pommettes un peu saillantes ; ses yeux bleux purs s’enflammaient aisément.

« Dans sa jeunesse, dit encore Ferdinand Colomb, mon père avait les cheveux blonds, mais, déjà à l’âge de trente ans, il les avait blancs. »

À ces détails, nous pouvons ajouter, sur des témoignages dignes