Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/51

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avec le nôtre. Enfin, à l’île des Fleurs, on avait trouvé sur la grève deux cadavres, dont la conformation et les traits n’avaient rien de commun avec le type d’aucune race connue.

Ces renseignements, qui ne faisaient que confirmer chez lui une conviction déjà assise, Colomb les reçut en partie d’un habile et hardi marin don Pedro Correa, qui, ayant épousé la plus jeune sœur de doña Felippa, avait hérité de son beau-père le gouvernement de Porto-Santo.

Colomb et sa femme avaient accompagné le nouveau gouverneur dans l’île où les appelaient des intérêts communs, et c’est là que leur était né un fils, qui reçut le prénom espagnol de Diego.

Toutefois, Colomb ne séjourna pas longtemps à Porto-Santo. Ayant repris son métier de marin, il navigua le long de la côte africaine ; et comme son beau-père Barthélemy de Perestrello, il prit part aux voyages et aux découvertes des Portugais dans ces régions. Puis, en 1473 on le retrouve à Savonne auprès de son père qu’il aide à lutter contre des embarras financiers.

Plus que jamais, son projet d’atteindre l’Inde en traversant l’Atlantique, l’obsédait ; et dès 1474, il le communiquait à Toscanelli, le cosmographe. Celui-ci en fut émerveillé, et Christophe Colomb, sûr de lui-même, pénétré de la grandeur de son idée, passa en 1476 à Gènes ; et de là à Venise, offrant à chacun de ces deux États maritimes son plan et ses services.

Cette patriotique tentative ayant échoué devant les préventions, l’orgueil et la proverbiale économie républicaine, il alla encore une fois embrasser son père à Savone, après quoi, sans plus de souci des aventuriers plagiaires qui pourraient profiter de ses