Preface.
OMBIEN que entre les autheurs
Grecs, Aristote, Porphyre, & Elian
aient escript plusieurs livres de la nature
des animauls : Oppian, des poissons :
Nicander, des serpents : & que
Pline entre les Latins, les ait indifferemment
quasi touts recueillis ça, & la, tant des dessus
dicts, que de plusieurs autres autheurs, qui les
avoient observez par lõg usage : Toutes fois ie n’ay
laissé d’en elire le seul Daulphin entre touts ceuls
dont i’ay eu la cognoissance, en les cherchant
sur les lieux de leur naissance, duquel i’ay mis la
description & peincture a part : & y ay adiousté ce
qu’il m’a semblé necessaire a l’explication de toute
l’histoire de sa nature : veu mesmement qu’il n’y a
iamais eu loy, tant fust rigoureuse, qui deffendist qu’õ
ne peust biẽ adiouster une chose raisõnable, a ce qui
auroit este desia inventé. Et cognoissant qu’il n’est
animal plus vulgaire, ne plus commun en la
memoire des hommes, qu’est le Daulphin : & que
toutesfois il ne s’est trouvé homme qui le cognoisse : i’ay
entrepris d’en bailler les vives images, & de faire
qu’il soit cogneu de touts. Laquelle chose ie pretẽs
faire par les vrais portraicts, & par les observations
que i’en ay faictes : non pas seulement de luy, mais
aussi de plusieurs especes de son genre, touts lesquels
i’ay amplement descripts en deus livres, dont ie