mois, & qu’ils vont deux a deux masle & femelle. Un passage en Pline m’a semblé doubtable, quand il escript qu’ils s’acouplent au printemps. Agunt (dit il) vere coniugia. Et si ainsi estoit, il fauldroit pour les raisons que i’ay dictes, qu’ils enfantassent en yver. Mais les autres exẽplaires de Pline ont, Agunt ferè cõiugia. Et quand ores on liroit vere, peult estre que ce mot n’est poĩt nom, ains adverbe verè. De moy sachant qu’ils s’acouplent deux a deux & qu’ils ne se laissent point l’un l’autre, ie oseray penser qu’ils habitent indifferemment selon leur affection comme aussi font plusieurs autres animauls. Ou bien voiant qu’ils ont un temps deputé par nature a s’engrosser & a enfanter : il me semble que ie ne fauldray point en disant qu’ils s’engrossent en la fin de l’esté, ou (cõme dit Aristote) en Autõne s’accouplãts masle & femelle, & se mettãts le ventre de l’un contre celuy de l’autre, a la maniere des hommes : qui est une chose qu’on a aussi escript des Ours. Reprenant maintenant les choses de plus loing, aiant par cy devãt parlé des membres honteuls des masles, il reste a parler de l’anatomie de la matrice des femelles, & de leurs petits, & comme ils sont contenus dedens l’Embryon : car apres que i’ay trouvé que les Daulphĩs commençoient des l’autõne a avoir forme desia gros comme une noix, & qu’en yver ils estoient de la grosseur d’un Carpion, & ainsi voutez leans : & que au primtemps ils sont desia si gros qu’õ ne les peult empoigner des deux mains : & qu’en esté ils soient parvenus a quelque desmesuree grãdeur telle qu’on n’estimeroit pas : il ma semblé en bailler la peincture, tant des petits que de la matrice, lesquels estoient au paravant enfermez d’une tunique que i’ay souvẽt nõmee secondine, laquelle apres l’avoir rompue i’ay couché le petit dessus, & faict peindre ainsi attaché par le nõbril, comme le present portraict demonstre. Ce que i’ay nommé tunique, les François le nomment l’arriere faix, de laquelle (comme i’ay dit) l’une des parties entre en l’autre corne de la matrice. Le petit est trouvé creu leans en yver de la grosseur d’un Carpiõ, alors il ha sa queue remplie a plat, mais sur la fin du primtemps il l’ha quasi en cercle luné : & ha l’hareste de dessus, couchee contre le dos : & si c’est un masle, un petit bout du mẽbre hõteux luy sort hors: & si c’est une femelle, le mẽbre feminĩ apparoist fort evidẽt.
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