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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/111

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MADEMOISELLE GIRAUD

l’ont rassurée ; elle voit bien que je ne suis pas aimé, que Paule dit vrai lorsqu’elle assure l’aimer toujours, sa jalousie disparaît et elle me rend son estime. »

Elle m’en donna une preuve en cherchant avec moi quels motifs avaient pu m’aliéner le cœur de ma femme. Elle n’en découvrit aucun.

Nous cherchâmes aussi un moyen de sortir de la position fausse où je me trouvais : malgré tout son esprit, Mme de Blangy n’imagina rien. Cependant elle me vit si désolé, si abattu, qu’elle me prit en pitié et finit par me dire :

— Je m’absente pour trois jours, je vais au Havre auprès d’une personne de ma famille. Si vous consentez à me confier voire femme, je passerai tout mon temps à la morigéner, à essayer de la faire revenir à de meilleurs sentiments, à lui apprendre à vous aimer.

J’acceptai avec reconnaissance et je m’empressai d’aller retrouver Paule et de l’inviter à faire au plus vite sa malle. L’idée de ce voyage parut beaucoup la réjouir : elle se rendit aussitôt chez son amie pour fixer avec elle le jour du départ. Il eut lieu le lendemain, et j’accompagnai ces deux dames à la gare de la rue d’Amsterdam.

« J’ai bon espoir, me dit Mme de Blangy, en me serrant