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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/217

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MADEMOISELLE GIRAUD

autour de ses yeux et un grand cercle bleuâtre les entourait. Sa taille s’était amincie et malgré les amples vêtements qui la couvraient, on ne pouvait se faire illusion sur l’état d’amaigrissement de toute sa personne.

— Qu’avez-vous à me regarder ainsi ? me demanda-t-elle.

— Je vous trouve extrêmement changée, répondis-je.

— C’est possible. Je souffre depuis quelque temps de névralgies et de palpitations de cœur. C’est nerveux, sans doute. Mais quelle bizarre façon vous avez de me souhaiter la bienvenue.

—Je commence par m’occuper de votre santé ; n’est-ce pas naturel ? Il faut vous soigner.

— Dictez votre ordonnance, fit-elle en souriant, puisque, paraît-il, c’est un médecin qui me revient.

— Il faut, continuai-je, changer d’air, voyager, prendre de l’exercice.

— Vraiment ? Je réfléchirai à cette prescription, docteur et peut-être suivrai-je, quelque jour, vos conseils.

— Non pas. C’est aujourd’hui qu’il faut les suivre.

— Comment aujourd’hui ?

— Oui, vous avez une heure pour faire vos préparatifs de départ.