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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/229

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MADEMOISELLE GIRAUD

trouver entre les deux amies, et je pouvais, sans trop de présomption, renaître à l’espérance.

En arrivant à la gare de Marseille, au lieu de me diriger vers un hôtel je pris une voiture ; j’y fis monter Paule et j’ordonnai au cocher de nous conduire au port. Un vapeur chauffait près du quai. J’allai aux informations : Ce navire, en destination d’Oran, devait partir à cinq heures (nous étions un mercredi) pour arriver le vendredi dans la nuit ou le samedi matin.

Je rejoignis ma femme.

— Si vous y consentez, lui dis-je, en désignant le bâtiment, nous nous embarquerons sur ce vapeur.

— Je n’ai pas besoin d’y consentir, répondit-elle, faites de moi ce que vous voudrez.

Elle descendit, prit mon bras et nous fûmes bientôt installés à bord avec nos bagages.

Après une traversée excellente, nous débarquions, dans le port d’Oran, le samedi matin et nous nous faisions conduire, place Kléber, à l’hôtel de la Paix, où nous trouvâmes un logement très-confortable, composé de deux chambres séparées l’une de l’autre par un grand salon.

Vous le voyez, mon cher ami, je n’abusais pas de la situation : j’étais résigné à vivre sur la côte d’Afrique en