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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/237

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MADEMOISELLE GIRAUD

dernier la pensée de conseiller à ma femme d’essayer l’efficacité de sources thermales situées à trois kilomètres d’Oran et connues sous le nom de Bains de la Reine, en souvenir de la cure merveilleuse qu’y fit, au temps de le domination espagnole, la princesse Jeanne, fille d’Isabelle la Catholique.

Nous fîmes donc à Oran une sorte d’installation : je louai une calèche pour nous transporter tous les matins à l’établissement des bains et je pris à notre service un petit Arabe, de douze à treize ans, à la physionomie intelligente, un yaouley, comme on les appelle là-bas, répondant au nom de Ben-Kader.

Notre temps se passait très-agréablement : des Bains de la Reine nous allions déjeuner à Saint-André, village maritime très-pittoresque, et après nous y être reposés une heure ou deux, nous entreprenions, la plupart du temps, l’ascension de la petite ville de Mers-el-Kébir, au sommet de laquelle se dresse une forteresse célèbre d’où l’on jouit d’une admirable vue. Quelquefois, en quittant les sources, nous rentrions à Oran par la route la plus directe ; l’après-midi était alors consacrée à des excursions dans la ville, et principalement à la promenade de Létang,