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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/254

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MA FEMME

bras dans la direction de la mer, et me dit d’une voix triste, avec une larme dans les yeux :

— Bien loin.

Cette pantomime était aussi éloquente que les plus longs discours : Paule s’était embarquée à dix heures sur un bateau à vapeur en destination de Gibraltar, et midi venait de sonner.

Au moment où je me demandais quelle résolution j’allais prendre, je fus abordé par un employé supérieur de l’administration maritime, dont j’avais fait la connaissance au café Soubiran.

— Quoi ! me dit-il, vous êtes ici ! Je vous croyais parti avec votre femme. J’ai assisté ce matin à son embarquement sur l’Oasis, je pensais qu’elle allait vous rejoindre à bord.

— Il y a eu un malentendu, répondis-je, et vous me voyez tout désespéré. Je cherche même, en ce moment, le moyen de me rendre à Gibraltar le plus vite possible.

— Diable ! Je n’en connais pas d’expéditif ; d’ici à samedi prochain il n’y aura pas d’autre départ.

— Ne peut-on pas se rendre à Carthagène et ensuite à Gibraltar ?