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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/28

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MA FEMME

— Vous vous trompez, mon père, reprit Mlle Paule ; mon affection pour Mme de Blangy ne ressemble pas à celle que j’ai pour vous, et elle ne lui peut nuire en aucune façon.

— À la bonne heure. Allons, cause un peu avec nous, Pourquoi ton amie ne partage-t-elle pas ce soir notre promenade ?

— Elle avait du monde à dîner, mais elle m’a promis d’essayer de nous retrouver.

— Il est à craindre qu’elle ne nous aperçoive pas ; le jour commence à baisser, et la comtesse est un peu myope, si je ne me trompe.

— Oh ! si elle passe devant moi, je la reconnaîtrai, soyez tranquille, dit Paule.

Cette conversation dont je ne perdis pas un mot, car je m’étais peu à peu rapproché de mes voisins, excita d’autant plus ma curiosité que le nom de Mme de Blangy m’était connu.

J’avais, à plusieurs reprises, l’hiver précédent, rencontré cette dame chez Mme de F… ; mon enragée marieuse, et sa beauté m’avait vivement frappé.

Je crois même que pendant plusieurs jours Mme de Blangy nuisit dans mon esprit aux jeunes filles à marier