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VI

« Eh bien ! me direz-vous, après une journée si remplie, je ne saurais vous plaindre d’avoir à vous recueillir un peu. Vous êtes jeune, votre femme l’est aussi ; vous êtes mariés pour la vie et vous retrouverez facilement la nuit dont on vous prive. Allez, sans récriminer davantage, vous coucher de votre côté ; c’est ce que vous avez de plus sage à faire. »

Vous en parlez à votre aise ; me coucher de mon côté, dites-vous ? Et de quel côté, je vous prie ? Croyez-vous que dans mon nouvel appartement, je dispose de plusieurs chambres et de plusieurs lits ? Non, mon cher. Après avoir mûrement réfléchi à la question et lu attentivement la théorie du lit dans la Physiologie du mariage, j’en étais arrivé à partager entièrement les idées de Balzac. Je m’étais même, pour ainsi dire, imprégné de plu-