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Oh ! maintenant qu’absous des terrestres soucis,
Vêtu de pourpre et d’or, et sur un trône assis,
Dans l’insondable azur de la clarté sereine
Face à face tu vois la Beauté Souveraine ;
Maintenant qu’au milieu des sphères sans confins,
En écoutant, ravi, le chœur des Séraphins,
Tu siéges, accoudé sur tes Œuvres bénies,
Tranquille et bienheureux, parmi les purs Génies,
Permets moi, chantre obscur, de suspendre humblement
Ma modeste couronne à ton fier monument !
Car tu m’as consolé dans mes jours de souffrance,
Tes chants de désespoir m’ont rendu l’espérance,
Et j’ai repris courage à ton Gethsémani,
En l’écoutant crier : Lama Sabactani !
Tu m’as rendu ma force, et, sûr du lendemain,
Grâce à toi, je connais désormais mon chemin ;
Mais avant d’y marcher, aux pieds de ton image,
Suzerain, ton vassal dépose son hommage !

Ainsi, lorsqu’au désert la sauvage tribu,
Après que ses chameaux aux fontaines ont bu,
Sort du frais oasis et reprend sa carrière,
Quelque nomade enfant parfois reste en arrière ;
Sur l’écorce de l’arbre où sa tête a dormi,
Pendant qu’au loin soufflait le Simoun ennemi,