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LE CONDOR CAPTIF


Excelsior


 
C’était le premier Mai, dans le Jardin des Plantes.
Le matin parfumé riait, frais et vermeil ;
Son doux souffle courait sous les feuilles tremblantes,
Comme un soupir d’enfant sortant de son sommeil.

La rosée et le jour éclataient en féeries ;
Chaque fleur, tout brin d’herbe avait son diamant,
Et, comme un vaste écrin semé de pierreries,
Tout l’enclos scintillait dans l’or du firmament.

Les arbres secouaient la nocturne paresse,
De chaleur lumineuse heureux de s’imprégner ;
Le ciel bleu n’était plus qu’une immense caresse
Où la terre éblouie aimait à se baigner.

Les jets d’eau murmurants en gerbes prismatiques