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II

NOX



Me voici ! qui m’appelle ?… Un enfant de la terre,
D’une triste planète un funèbre habitant,
Lassé de l’existence, et, devant son mystère,
Maudissant le fardeau qui l’accable un instant !

Ô pauvre voyageur qui, par un soir d’orage,
De récif en récif, jeté sur cet écueil,
De ta barque échouée, au sortir du naufrage,
Rassembles les débris pour t’en faire un cercueil ;

Est-ce à moi que tu viens, moi, la chaste Vestale
Qui garde les autels et les sacrés flambeaux,
Demander ce néant, cette éclipse totale
Que tu voudrais trouver au milieu des tombeaux !