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en nubie, etc.


famille de quoi vivre ; et étant uni d’une amitié intime avec un magicien, il confia à celui-ci la garde du trésor jusqu’à son retour. Mais à peine fut-il parti que ses parens essayèrent de s’emparer de ce trésor. Le magicien ayant fait résistance, fut tué en défendant son dépôt ; il se métamorphosa en un serpent énorme qui dévora tous les combattans. Comme le roi n’est point retourné, le serpent continue de veiller sur le trésor. Chaque nuit, lorsque les étoiles ont atteint une certaine position au firmament, il sort des cavernes ; sa taille est monstrueuse ; sa tête brille d’un éclat qui éblouit ceux qui voudraient le regarder. Descendu au Nil, il y boit, et remonte ensuite pour veiller sur le trésor jusqu’au retour du roi. »

Le 24, à notre arrivée à Assouan, je m’adressai à l’aga pour obtenir un bateau, afin de me rendre en Nubie ; mais, comme on touchait à la fin du rhamadan, je ne pus en avoir ; car tout le monde s’adonnait au jeûne. Je sortis le soir pour examiner la ville extérieure d’Assouan[1]. Je la trouvai plus étendue qu’elle ne le paraissait, vue de dehors. Bâtie sur un roc de granit, elle est dans un site charmant : du haut de la ville, la vue domine sur la cataracte, l’île Ele-

  1. L’ancienne Syène.