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voyages en égypte,


ressemblions point aux voleurs de Wady-Halfa, et que nous ne venions que pour avoir quelqu’un qui pût nous montrer le chemin de la cataracte. Ces mots leur causèrent une nouvelle frayeur. Ils nous dirent que probablement jamais bateau n’avait été au-delà de Wady-Halfa, et qu’on ne pouvait aller plus loin, à cause de la quantité d’îles rocailleuses. Le rays lui-même, plus inquiet pour son bateau que pour notre sûreté personnelle, s’opposa d’abord au désir que j’avais de remonter encore le fleuve. À la fin, il fut convenu que deux hommes nous guideraient dans l’excursion, et que le rays laisserait son fils en otage dans l’île. Les insulaires connaissaient ces parages ; pendant les basses eaux ils fréquentent les îles pour chercher une terre imprégnée d’une sorte de salpêtre, qu’ils savent extraire, pour en faire un ingrédient de leur nourriture. Ne voulant pas rester la nuit dans le bateau, je pris le parti de coucher dans l’île.

Le lendemain 14, de bon matin, nous prîmes à bord deux insulaires pour nous servir de pilotes. Ils devaient guider le bateau tant qu’il pourrait avancer, et nous indiquer ensuite le chemin. Le vent du nord soufflait encore avec force ; et comme l’eau était haute, nous avançâmes d’abord assez rapidement ; mais ensuite