Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/179

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avec moi. Je lui répondis que je serais bien flatté de sa compagnie ; mais que je n’avais que du i’iz cuit à lui offrir, à moins qu’il ne voulût donner ordre à ses gens de tuer pour moi une brebis que je payerais. On tint donc conseil pour savoir qui d’entre eux se dessaisirait d’une brebis, moyennant une indemnité en piastres. Un vieil habitant, qui avait cinq brebis, c’est-à-dire plus qu’aucun autre habitant, reçut enfin ordre d’en céder une. La brebis fût amenée, et il s’agit d’en fixer le prix. C’était une chose assez difficile ; car jamais encore on n’avait vendu à Ybsamboul une brebis pour de l’argent ; il était contre les intérêts du cacheff que le prix en fût trop haut, parce que ce taux serait devenu celui de la vente des brebis en général ; et, comme il recevait son tribut en animaux de cette espèce, il fixait ordinairement le prix très-bas, pour en recevoir davantage. On ne voulait pas non plus taxer la brebis trop bas, pour ne pas donner un mauvais exemple qui aurait pu nuire à la valeur des brebis, dans les échanges qu’ils en faisaient avec d’autres villages contre du dourrah. Voyant qu’il serait trop difficile de prendre une détermination, ils arrêtèrent enfin qu’on ne fixerait aucun prix quelconque ; que