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Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/18

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avis du traducteur


adoucir les termes ; mais je n’ai pas cru devoir porter la réserve trop loin. Un homme qui, comme M. Belzoni, s’est illustré par de belles découvertes et par des recherches importantes, est bien en droit, ce me semble, de se plaindre de ceux qui l’ont arrêté dans sa carrière, surtout quand ses adversaires n’ont rien négligé pour prévenir le public, non-seulement contre ses travaux, mais encore contre son caractère.

Il est triste, j’en conviens, d’apprendre que les rivalités, ou plutôt les jalousies nationales des Européens, cherchent des victimes jusqu’au milieu des ruines d’Égypte, et donnent, à des peuples que nous appelons barbares, un spectacle peu propre à leur faire estimer notre civilisation. Mais ce n’est pas M. Belzoni qui, le premier, a mis le public dans la confidence de ces querelles singulières ; il se livrait encore à ses recherches savantes en Égypte, lorsque déjà les presses d’Europe diffamaient son caractère et discréditaient les résultats de ses travaux. Des anonymes calomniaient sa conduite, des savans employaient l’autorité de leur nom à lui ravir l’honneur de ses découvertes. À son retour, sa première pensée a dû être d’exposer les faits comme ils se sont passés, et de faire tomber l’échafaudage de diffamations et de faussetés que ses adversaires avaient élevé sans peine et sans danger pendant son absence. Il s’est expliqué, dans sa relation, comme un homme offensé dans ce qu’il a de plus cher, son honneur. Il a rejeté tout le blâme sur ceux qui l’ont