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en nubie, etc.


dans mes recherches, je courrais risque d’être égorgé par deux individus : l’un d’eux était le cacheff d’Erment ; je ne nommerai pas l’autre pour le moment. Je le remerciai de son avis, en ajoutant que je ne pensais pas que qui que ce fût voulût se rendre coupable d’un pareil attentat. Ces étrangers allèrent trouver ensuite les soldats qui vivaient dans les tombes parmi les habitans de Gournah, assemblèrent les Arabes, et leur dirent, en ma présence, que s’ils s’avisaient de me vendre aucun objet d’antiquité, ils les feraient maltraiter par le cacheff d’Erment, qui commandait sur eux. Je vis dès ce moment que j’aurais dans la suite de nouveaux obstacles à vaincre. Mais ne devant pas rester long-temps dans ce lieu, je négligeai leurs menaces, et je continuai de m’occuper de mes recherches. Ma femme avait pris un logement chez un Arabe de Louxor.

Le même jour je me rendis à Carnat, afin d’y mettre à l’œuvre vingt hommes pour des fouilles dont je parlerai plus tard, sur un lieu qui me promettait d’heureux résultats. Je revins ensuite à Esné, où j’avais à terminer mon arrangement avec le rays du bateau des Français, en lui donnant pour arrhes une partie de la somme convenue. Dans cette traversée j’eus les deux Français pour compagnons. Le vent favorisa