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en nubie, etc.


pûmes aller, à cause de la violence des vents, que jusqu’à Aboukir : nous y descendîmes à terre, et nous visitâmes les lieux où tant de braves ont versé leur sang pour la gloire de leur patrie. Des ossemens humains étaient jetés çà et là.

Après nous être remis en route, le même jour, nous entrâmes dans l’embouchure du Nil et nous débarquâmes à Rosette ; quatre jours après nous nous trouvâmes à Boulak, à un mille du Caire. Quoique nous eussions déjà commencé, à Alexandrie, à nous accoutumer à la vue des Arabes, la scène variée que nous avions sous les yeux nous intéressa vivement. Ce mélange de soldats turcs en costumes de toutes couleurs, et n’observant aucune régularité dans leurs exercices, d’Arabes de diverses tribus, de Canges, de bateaux, de chameaux, chevaux, ânes, etc., présentait le spectacle le plus animé. Dès que je fus débarqué, je me rendis en droite ligne au Caire, et, comme les Pères de la Terre-Sainte ne peuvent recevoir de femmes dans leur couvent, nous nous arrangeâmes pour occuper dans Boulak ; une vieille maison, appartenant à M. Baghos, à qui j’étais recommandé. Interprète de Mahomet-Ali, et directeur de toutes les affaires étrangères, M. Baghos était un homme d’un esprit