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voyages en égypte,


un clair de lune, nous nous dirigeâmes sur Kéneh, où nous entrâmes à trois heures. Nous ne fîmes qu’y dîner ; puis nous nous remîmes sur nos montures ; à Benout, où nous entrâmes la nuit, nous restâmes une couple d’heures, et, le lendemain à midi, nous atteignîmes Louxor.

Tout ce voyage ne m’avait pris que cinq jours et.demi. Dans cet intervalle de temps je n’avais dormi que onze heures : pendant tout le reste, j’avais été sur la route avec des chameaux, des chevaux ou des ânes, comme il s’en présentait. Les principales places que nous traversâmes furent Manfalout, Siout, Aboutij, Tahta, Menchieh, Girgeh, Farchiont, Badjoura, Kéneh, Copt et Quous. Quiconque connaît bien l’Égypte, peut se faire une idée des fatigues d’un voyage de courrier par ce pays. Les Pères des couvens de la Propagande à Tahta, Girgeh et Farchiout, me fournirent sur cette route de grands secours. Ils me procurèrent des montures et des vivres aussitôt que j’arrivais, ce dont je leur fus très-reconnaissant. Les Arabes accueillent bien tout voyageur qui arrive au moment de leurs repas ; mais, dans mon voyage, j’aurais perdu trop de temps à attendre ces momens. Quand je ne trouvais pas de couvens, j’allais chez le cheik-el-bellad, chez lequel des voyageurs de toute