Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/265

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destaux, de ces architraves, de toutes les parties enfin de l’édifice recouvertes de figures symboliques entaillées, ou sculptées en bas-relief, représentant des combats, processions, triomphes, fêtes, offrandes et sacrifices, et toutes relatives, sans doute, aux mœurs et usages, et à l’histoire de l’antique Égypte ? Ce sanctuaire, construit en entier de beau granit rouge, dont les obélisques semblent dire au voyageur : Voici l’entrée du saint des saints ! ces hauts portails dont l’œil est frappé dès que l’on approche d’un labyrinthe d’architecture semblable ; ces groupes de ruines qui ont appartenu à d’autres temples, et qu’on voit dans le lointain ; tous ces objets extraordinaires ensemble transportent l’imagination du voyageur dans les âges où l’encens fumait encore sur les autels, où la piété des peuples remplissait encore ces nefs, ces portiques, ces avenues ; il oublie le siècle dans lequel il vit, le pays où il a pris naissance, pour ne s’occuper que de la nation qui a couvert cet espace immense des prodiges de son art, et des expressions solennelles de ses croyances religieuses. Plongé dans de profondes rêveries, je n’avais pas pris garde à la course rapide de l’astre que j’avais vu se lever ; déjà ces masses de ruines ne s’éclairaient plus que de ses derniers rayons, quand, revenant à moi