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voyages en égypte,


guère de religion et ne possède point de mosquée ; et quoiqu’elle ait à sa disposition toute sorte de briques, qui abondent dans les tombeaux des environs, néanmoins ces Arabes n’ont jamais bâti une seule maison. Le besoin les avait forcés de cultiver le peu de terrain qui s’étend depuis les rochers de Gournah jusqu’au fleuve, et qui a deux milles et demi de long, sur un mille de large ; mais cette faible agriculture même est abandonnée en partie, depuis qu’ils trouvent plus profitable de se livrer au trafic des antiquités, et ils ne manient presque plus là bêche que pour faire des fouilles. C’est la faute des voyageurs qui les ont gâtés, en leur payant leurs antiquités beaucoup plus qu’ils n’attendaient ; ce qui rend ces gens de plus en plus exigeans et avides. Ils demandent maintenant des sommes exorbitantes pour leurs antiques, surtout pour les rouleaux de papyrus. Quelques uns de ces paysans ont amassé une somme d’argent considérable, et peuvent attendre à leur aise, pour débiter leurs antiquités, que quelque étranger vienne leur payer ce qu’ils exigent. Ils sont persuadés d’ailleurs que si les francs attachent du prix aux antiquités, c’est que ces objets valent réellement dix fois plus que ce qu’ils offrent de payer.