Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/320

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sur ce morceau. Il prétendit qu’il était impossible que la couleur fût de la même époque que la sculpture, puisque les pierres étaient dégradées, tandis que la peinture avait encore de la fraîcheur. Je lui répondis que l’état de conservation dans lequel se trouvaient les couleurs de ce tableau, était un effet du climat. Il ne voulut pas le croire, et persista dans son opinion, que ces deux parties ne dataient pas de la même époque. Quittant ensuite sa place, il alla s’asseoir sur le seuil de la première entrée des ruines, et fit venir le cheik de Gournah à qui il avait adressé ses ordres, et qu’il savait être attaché à notre parti. Le pauvre chef de village trembla de tous ses membres en paraissant devant son supérieur. On lui demanda combien d’ouvriers étaient employés à la recherche des momies ; le cheik répondit qu’il y en avait six ou sept. Je vis le hey embarrassé sur la conduite qu’il avait à tenir à notre égard, étant pressé d’un côté de révoquer son ordre, et désirant d’un autre côté mortifier notre parti, et se venger sur le malheureux cheik.

Tout à coup une idée bizarre lui passe par la tète ; il demande au cheik s’il peut trouver à Gournah une momie qui n’ait pas encore été ouverte. Le cheik répond que pourvu qu’on lui laisse le temps de chercher il en trouvera peut