Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/33

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la construction d’une machine, qui, à l’aide d’un bœuf, élèverait l’eau aussi haut que les machines du pays l’élevaient avec quatre de ces animaux. Il fut très-content de ma proposition, à cause de l’économie du travail, et de la dépense de milliers de bœufs qu’on entretenait pour cet usage, dans le pays ; car, quoique étant en bonne condition, ces animaux ne s’emploient guère qu’au travail, et on les destine rarement à la boucherie ; les Turcs se nourrissent de mouton, et les Arabes de chair de buffle, quand ils peuvent s’en procurer. Le pacha était depuis peu de retour de l’Arabie, où il avait soumis quelques unes des tribus wechabites, et délivré les villes saintes de la Mecque et Médine de la domination des infidèles. Il avait cédé ensuite le commandement à son fils Ibrahim-Pacha, qui vainquit quelques uns des chefs de l’armée ennemie et les fit prisonniers ; ils furent conduits à Constantinople et y subirent le dernier supplice. Je crois, néanmoins, que la Mecque sera pour les Turcs, ce que Jérusalem a été pour les chrétiens ; à moins d’y entretenir toujours une forte armée, les croisades de Mahomet-Ali n’auront probablement pas un succès plus durable, que n’en ont eu celles de notre Godefroi de Bouillon.