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voyages en égypte,


un marché aux antiquités. Un grand nombre de fellahs arrivèrent aussi pour entendre lire ce firman que le bey avait daigné écrire de sa propre main. La rude leçon qu’avait reçue dernièrement leur cheik les ayant rendus circonspects, ils voulaient connaître les termes précis de l’autorisation que je leur annonçais. Jusqu’alors ce firman n’avait point été ouvert. Notre interprète l’avait gardé respectueusement dans sa poche, fier d’être porteur d’un acte aussi important devant lequel allaient disparaître tous les obstacles. Enfin, l’écrit sacré fut produit au grand jour, et remis entre les mains du seul cheik de l’assemblée qui sût lire. Il le parcourut d’abord des yeux, afin de pouvoir le lire ensuite couramment à haute voix ; mais à peine avait-il commencé qu’il me regarda avec un air d’étonnement ; cependant il continua, et arrivé au bout, il me demanda si réellement je désirais qu’il lût cet écrit à haute voix devant l’assemblée. Sur ma réponse affirmative, il lut d’une manière très-intelligible l’ordre suivant :

« La volonté et le bon plaisir de Hamed, defterdar-bey et gouverneur actuel de la Haute-Égypte, est que, dès ce moment, ni cheiks, ni fellahs, ni d’autres individus ne vendent aux Anglais aucun objet d’antiquité, ni ne travaillent