Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/353

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refusâmes, étant bien persuadés que nous aurions chaque jour de nouvelles scènes.

Un jour, pendant que nous étions à l’ouvrage, nous aperçûmes un bateau venant de l’antre rive du Nil, et se dirigeant sur nous. Quand il fut plus près, nous vîmes qu’il était rempli de gens bien armés. Depuis le départ des cacheffs d’Ybsamboul, un habitant du village était resté avec nous, en dépit de leurs ordres secrets, et il nous aidait même de temps en temps. Ce nubien s’appelait Mousmar, mot qui signifie clou. Or ce Mousmar nous vantait fréquemmentsa bravoure ; il nous racontait que quand les bédouins du désert venaient attaquer le village d’Ybsamboul, il était toujours le premier au poste pour les repousser ; il nous assurait qu’il n’avait peur de qui que ce fût au monde. Nous n’étions pas fâchés de compter au nombre des nôtres un barabras aussi courageux. Cependant à l’approche du bateau il parut inquiet, et témoigna beaucoup d’empressement d’apprendre qui étaient les gens de la barque. Pendant qu’ils étaient encore à quelque distance, il prétendit que personne n’oserait aborder là où il se trouvait. Mais quand il put distinguer ces étrangers, il dit qu’il ne pouvait concevoir ce qu’ils voulaient sur ce côté du fleuve. Au moment où ils allaient débarquer, il