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en nubie, etc.


espèce de contrainte fatigante, surtout quand elle contrarie les habitudes musulmanes. C’était une chose plaisante de voir nos évolutions militaires essayées par des soldats dont les amples pantalons gênent les mouvemens légers.

Quand le calme fut rétabli, je repris les préparatifs de mes travaux hydrauliques. C’était à Soubra, dans le jardin du pacha, sur le Nil, à cinq milles du Caire, que je devais élever ma machine. Nous allâmes nous y établir dans une petite maison, située dans l’enceinte du palais du gouverneur, que l’on fermait le soir par de grandes portes, à peu près comme les Occale d’Alexandrie. J’eus bien des difficultés à vaincre, avant de me familiariser avec les gens du lieu. Présumant que l’introduction de ces machines priverait d’ouvrage un grand nombre d’entre eux, ils ne me voyaient pas de bon œil : ceux qui avaient à me fournir les matériaux nécessaires, tels que bois de charpente, fer, etc., devaient précisément se ressentir les premiers du succès de mon projet. À ces considérations se joignaient encore les préjugés nationaux contre les étrangers, et leur dégoût pour toute innovation dans les usages du pays. Déjà il existait à Soubra une machine hydraulique qui avait été envoyée d’Angleterre en présent au pacha, et