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Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/438

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voyages en égypte,

Le côté septentrional n’était pas le seul sur lequel je fis commencer les fouilles : celui de l’orient me parut mériter aussi une tentative. Il reste de ce côté un fragment du portique d’un temple qui était élevé devant la pyramide, et d’où une chaussée descendait en droite ligne vers le grand sphinx. Je pensai qu’en ouvrant le sol entre le portique et la pyramide, j’arriverais nécessairement aux fondemens du temple ; ce qui eut lieu en effet. Je mis à l’ouvrage quatre-vingts Arabes, savoir quarante sur le lieu dont je viens de parler, et quarante au milieu du côté septentrional, où j’avais trouvé le sol moins solide qu’à l’est et à l’ouest. Les ouvriers étaient payés à raison d’une piastre (ou douze sous) par journée ; j’avais aussi quelques garçons et filles pour enlever la terre ; ils gagnaient vingt paras ou six sous par jour. Pour entretenir la bonne humeur des paysans, je leur donnai de temps en temps des bagatelles, et je leur fis sentir l’avantage qu’il y aurait pour eux à ouvrir la pyramide, puisque ce succès attirerait beaucoup d’étrangers, et leur vaudrait par conséquent des bakchis. Rien n’a autant d’effet sur l’esprit d’un Arabe, que ce que l’on dit dans ses intérêts et ce que l’on prouve être son avantage personnel ; tout autre raisonnement est ordinairement perdu. J’avoue qu’en Europe